L’assemblée générale de Eskolim a eu lieu le 23 mars 2025 à Carcassone.

Une nouvelle fois, nous devons pu déplorer et dénoncer que l’un de nos membres, Scola Corsa, n’est toujours pas en contrat d’Association avec l’Etat. A l’aube des 5 ans, il est incompréhensible que le Réseau Scola Corsa, qui compte aujourd’hui 4 écoles et près de 147 élèves, membre à part entière dès sa naissance d’Eskolim soit ainsi ignoré par l’Etat.
1-Aboutir sur la question des examens
Après 6 ans de lutte acharnée, nous avons obtenu en 2023 que le ministre Pap Ndiaye accepte que l’examen des Sciences du Brevet puisse être fait en langues territoriales pour les collèges du réseau Eskolim.
Cependant, le 20 novembre 2023, la Direction générale de l’enseignement scolaire a fait savoir aux rectrices et recteurs d’académie, aux directions de service et aux chefs d’établissements, que les sujets du Brevet ne seraient plus traduits en langue territoriale, pour des raisons « d’équité ».
Grâce à notre mobilisation et par notre biais celles des élus, nous avons obtenu que la ministre Belloubet revienne sur cette décision, autorisant les élèves du réseau Eskolim à avoir les libellés en leur langues, comme c’était le cas auparavant. Malgré notre insistance et le non-sens de la décision, les réseaux bilingues publics et confessionnels n’ont pas été autorisés.
La langue de passage des examens est stratégique pour les élèves, pour les familles et pour la crédibilité même de notre enseignement. Nous déplorons l’absence d’avancée concernant le Baccalauréat.
Au Pays Basque grâce à la mobilisation des enseignants du lyçee de Seaska, une centaine d’enseignants des trois filières ont décidé d’autoriser les élèves qui le souhaitaient de s’exprimer en langue basque lors des épreuves du Grand Oral sur différentes disciplines. Ainsi des dizaines de lycéens des trois filières ont pu présenter leur Grand Oral en partie en euskara.
2-Des difficultés financières
Pendant que l’éducation nationale et le gouvernement perdent du temps et de l’argent en voulant imposer l’uniforme à l’école, nos réseaux connaissent des difficultés financières réelles. Nous n’avons jamais roulé dans l’or mais ces dernières années avec l’augmentation, notamment des coûts des fluides, l’augmentation de dépenses salariales pour un service de qualité, des financements limités des collectivités territoriales, qui ne suivent pas l’augmentation de nos effectifs et qui ne sont pas en phase avec l’inflation, on fait que nous réseaux soient aujourd’hui en difficulté financière.
Le réseau Diwan et La Bressola l’on fait savoir publiquement. Mais en général c’est l’ensemble du réseau qui est aujourd’hui fragilisé.
3-Pour que vivent nos langues
Face à l’obstination des autorités, le travail en réseau des associations autour des différentes langues de l’Hexagone porté par le collectif Pour Que Vivent Nos Langues est un moyen important d’organiser la contestation, même si s’organiser avec le plus petit dénominateur commun n’est pas toujours simple.
Malgré des résistances internes, nous avons organisé des rassemblements le premier juin 2024 pour demander le changement de l’article 2 de la Constitution. Ce fut une belle réussite.
La dissolution de l’Assemblée nationale et les difficultés de la mise en place d’un gouvernement, ainsi que le débat interne sur la réorganisation du collectif on fait que nous n’avons pas pu développer d’initiatives au même niveau que les années précédentes.
4-Forfaits communaux
Malgré la circulaire de 2021 qui précise la portée de l’article L 442-5-1 du code de l’éducation, qui « oblige les communes de résidence qui ne disposent pas d’écoles bilingues à contribuer aux frais de scolarité des élèves dans les écoles privées sous contrat », les différents réseaux ont les pires difficultés afin que les communes récalcitrantes payent leur dû, et les Préfectures limites leur action en prétextant que la loi Molac renvoi vers « un accord » des parties.
A l’issu de l’assemblée générale, Ghjiseppu Turchini président de Scola Corsa est élu président d’Eskolim.
